Estelle Mouzin

Dix interpellations dans l’enquête sur Estelle jeudi 31.01.2008

L’enquête sur la disparition de la petite Estelle Mouzin, il y a cinq ans en Seine-et-Marne, a connu jeudi sa première percée, avec l’interpellation de dix personnes et de nouvelles investigations, à Brie-Comte-Robert, près du lieu où sa trace a été perdue. Sur la foi de renseignements communiqués au début de l’année aux enquêteurs par un journaliste indépendant, un corps d’enfant a été découvert par des ouvriers lors des travaux de transformation d’un entrepôt en restaurant, à Brie-Comte-Robert, à 25 km de Guermantes, le village où a disparu la petite Mouzin le 9 janvier 2003. Autant d’éléments non révélés à la police. Tout le travail des enquêteurs consiste donc à vérifier cette information et à tenter de la confirmer par de nouvelles découvertes

Toutes les personnes placées en garde à vue jeudi dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin ont été relâchées, a annoncé vendredi le procureur de la République de Meaux (Seine-et-Marne) René Pech au cours d'un point presse.

Piste infructueuse

«En l'état actuel, aucun élément n'est venu conforter l'hypothèse d'un cadavre humain à l'endroit désigné, qui aurait un lien quelconque avec la disparition d'Estelle», a déclaré le procureur, lisant un communiqué.

«Les conditions dans lesquelles la présence d'ossements d'animaux à cet endroit a pu étayer l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'un cadavre d'une fillette feront l'objet d'un examen attentif par le parquet, dès que celui-ci aura pu prendre connaissance des procès-verbaux établis par les enquêteurs à destination du juge d'instruction», a-t-il conclu. «La piste est infructueuse, même s'il reste quelques vérifications à faire», a-t-il conclu.

Arrêt des fouilles

Plus tôt, les fouilles conduites depuis jeudi dans un restaurant de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) s'étaient terminées sans résultat, selon une source policière. Elle avait indiqué un peu plus tôt qu'il s'agissait «vraisemblablement d'une fausse piste».

Les policiers, après avoir fait vider un grand bassin rempli d'eau, avaient percé la dalle de béton à l'aide d'un tracto-pelle, à la recherche de trace génétique, ou d'un résidu de vêtement mais les fragments d'ossements découverts s'e sont révélés être d'origine animale, selon une source proche du dossier sur la disparition de la petite Estelle Mouzin.

«Les personnes qui ont donné ces renseignements se sont pris à leur propre jeu : ce sont des affabulateurs», a ajouté cette source. «Il y a ceux qui ont vu les ossements qui l'ont raconté à d'autres qui ont déformé la réalité», a-t-elle ajouté.

Aucune certitude

«Je m'interdis de me laisser aller (...) Je suis peut-être moins déçu que ce qu'on ne peut le penser», a déclaré le père d’Estelle, Eric Mouzin, en apprenant la nouvelle.

Plus tôt, il faisait par de sa prudence: «Rien n'est démontré. Je suis en attente(...). C'est peut-être un moyen de me protéger. Je ne vais pas partir ventre à terre sur toutes les informations qui passent», a-t-il déclaré ce vendredi. Eric Mouzin, qui a parlé à son avocat Didier Seban, mais n'a pas eu les enquêteurs de la PJ, se pose «énormément de questions». «Qu'est-ce qui a pu se passer dans cet entrepôt ? Comment a-t-il été utilisé et par qui depuis cinq ans ? Où les débris ont-ils été déposés ? Qui fournit des informations à qui et pourquoi ?». «Tout ça est extrêmement confus. J'attends d'avoir des certitudes».

L'affaire Estelle Mouzin relancée en Estonie

NOUVELOBS.COM | 17.01.2009

Les enquêteurs ont découvert sur un site pornographique estonien la photographie d'une adolescente ressemblant à la fillette disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes. Des policiers vont se rendre en Estonie afin d'interroger les responsables du site.
L'affaire Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes dans le Val-de-Marne, trouvera-t-elle une issue en Estonie? C'est en tout cas l'interrogation des policiers chargés de l'enquête après avoir été récemment alertés par un internaute de l'existence d'une photographie d'une adolescente dénudée ressemblant de manière troublante à Estelle.

Commissions rogatoires internationales

L'information rapportée samedi 17 janvier par Le Parisien émane d'une source proche de l'affaire. Selon le quotidien, après avoir découvert la photographie sur ce site pornographique estonien, ils ont superposé, par ordinateur, des images d'Estelle avec la photo de l'adolescente et ont constaté que les proportions du visage semblent correspondre à celui de la jeune écolière. La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a mis sous surveillance le site pédophile. Sophie Combes, la juge d'instruction en charge du dossier, a envoyé deux commissions rogatoires internationales. Les policiers vont interroger les créateurs du site pour tenter d'en apprendre plus sur identités des adolescentes présentées.

Prudence de rigueur

L'enquête entame alors l'examen d'une nouvelle piste, seulement une année après l'échec de la fouille du chantier d'un restaurant chinois, le Royal Wok, à Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne, à 25 km de Guermantes. Un témoignage avait fait état de la présence d'ossements. Après vérifications et expertises, ces ossements se sont finalement révélés provenir de chiens et de moutons. Ainsi, face à ce énième rebondissement, la prudence des enquêteurs reste de rigueur.

Information confirmée mais encore prématurée

«Affirmer aujourd'hui qu'il existe un lien entre cette photo sur Internet et la disparition d'Estelle Mouzin est prématuré», a souligné un policier au Parisien avant d'ajouter : «Rien n'est impossible dans ce dossier mais il faut garder les pieds sur terre et ne pas donner de faux espoirs à la famille.»
Contacté par l'AFP, Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin a confirmé l'existence d'une piste d'enquête à partir de la photo d'une adolescente sur un site pornographique estonien.
Eric Mouzin a expliqué avoir rencontré la juge d'instruction, Sophie Combes, qui lui a montré "fin novembre, début décembre" la photo d'une jeune fille présentant des ressemblances avec sa fille. N'ayant pas les moyens technologiques d'analyse, Eric Mouzin s'est toutefois dit "incapable" de dire s'il s'agissait de sa fille. "On m'a montré une photo, je ne sais pas s'il y en a d'autres, moi je n'ai pas envie d'aller sur ce site, ça ne m'intéresse pas", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter: "je n'ai pas été troublé".

La piste estonienne s’évanouit

Dans leur jargon, les policiers appellent cela « refermer une porte ». C’est ce que viennent de faire les enquêteurs de la direction régionale de la police judiciaire de Versailles (Yvelines) après avoir acquis la certitude que la jeune fille dont le visage apparaît sur un site pornographique en Estonie n’est pas celui de la petite Estelle Mouzin.
L’écolière de 9 ans a disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne). « Des vérifications ont été réalisées dans ce pays, dont est originaire le créateur de ce site hébergé aux Etats-Unis, indique une source proche de l’affaire. Le document photographique montrant cette jeune fille pouvant ressembler à l’adolescente a été mis en ligne à une date antérieure à sa disparition. Cette photo est utilisée sur ce site depuis les années 2001-2002. Il ne peut donc s’agir d’Estelle Mouzin. »

« Le doute a été levé »

Au mois de décembre dernier, un internaute qui navigue sur des sites pour adultes est intrigué par le visage d’une adolescente qui pose dévêtue. L’homme pense identifier Estelle Mouzin, plus âgée. Ce dernier alerte aussitôt la police. En charge des investigations, les enquêteurs de la PJ de Versailles sont alors épaulés par des policiers de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Ces spécialistes obtiennent rapidement l’adresse, le nom du créateur et le pays d’hébergement du site. A l’époque, Eric Mouzin, le père de l’enfant disparue, s’était dit lui-même « troublé » à la vue de cette image. « Le juge d’instruction a alors délivré deux commissions rogatoires internationales pour permettre aux policiers de se rendre en Estonie, explique un proche du dossier. Finalement, ce sont les Estoniens eux-mêmes qui ont procédé aux diverses vérifications sur place. »
Domicilié à Tallinn, capitale de l’Estonie, le créateur du site a été entendu au début du mois de février. « Il a donné des explications sur la façon dont cette photo s’est retrouvée sur son site et des analyses ont permis de dater sa mise en ligne, poursuit la même source. Le doute a été levé. » En marge de ces investigations, les enquêteurs avaient également requis l’intervention d’un institut spécialisé en analyse de documents photographiques implanté aux Etats-Unis. Les résultats du travail effectué par ce laboratoire, à travers de multiples calculs de dimension du visage et le vieillissement virtuel de personnes disparues, ont été communiqués récemment. « Le portrait de la jeune fille sur le site et celui d’Estelle Mouzin, même vieilli de plusieurs années, ne correspondent pas, détaille un proche du dossier. Cette piste a été vérifiée à tous les niveaux. ». Et un enquêteur de reconnaître : « Le lien pouvant exister entre cette photo et la disparition d’Estelle Mouzin était ténu. De nombreux documents ont été vérifiés par le passé et d’autres le seront encore. »

Le Parisien