Les policiers du commissariat de Roubaix (Nord) n'en peuvent plus. Les stocks d'herbe et de résine de cannabis entreposés dans les locaux à scellés dégagent une odeur insupportable, selon le quotidien régional Nord Eclair. La drogue saisie lors de différentes affaires s'entasse inexorablement alors qu'elle devrait être détruite sur ordre de la justice.
Au-delà de l'odeur pregnante qui les gêne, les policiers craignent surtout qu'à force d'inhaler ces molécules de stupéfiants, ils ne soient contrôlés positifs ! Des tests salivaires effectués par quelque-uns d'entre eux se sont déjà révélés positifs... sans parler des malaises.
Que fait la justice ? Pourquoi la drogue saisie par le commissariat de Roubaix n'est-elle tout simplement pas détruite ? Le syndicat SGP Police interrogé par France Info dénonce un blocage inexpliqué du côté du parquet de Lille.
Dans les locaux à scellés, 40 kilos de drogue sont actuellement stockés. Et cela continue... La semaine dernière, la sûreté urbaine a saisi près de huit kilos, lors de deux affaires ! «Ce sont les policiers du service de quart et les enquêteurs de la sûreté qui sont les plus impactés par ces nuisances, explique Fabrice Danel, secrétaire départemental d'Unité SGP Police dans le Nord Ils se plaignent de nausées, de maux de tête. Certains, inquiets ou pour s’amuser, se sont testés. La plupart sont positifs ! ».
Selon Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille, le problème est lié à un différend entre les commissaires de police de la métropole lilloise et la directrice de greffe du tribunal, seule responsable de la gestion des scellés. «Malheureusement, le parquet ne peut rien faire.» Côté judiciaire, on évoque aussi un problème d’effectifs au sein du greffe de Lille. Selon les confidences d'un magistrat à Nord Eclair, la directrice refuserait de récupérer les scellés au tribunal pour faire pression et obtenir ainsi des postes supplémentaires....
source : Le parisien